2e Cuirassiers
( insigne de 1945 )
Recréé peu après le début de la 2ème guerre Mondiale, le 2ème Régiment de Cuirassiers participe aux phases initiale et finale de la lutte contre les nazis.
Chef de Corps : Colonel Touzay du
Vigier en 1940.
Dés sa reconstitution, le
Régiment prend un visage qu'il gardera jusqu'a sa dissolution:
celui d'une unité de chars, dont les matériels sont
servis par des Cuirassiers vêtus de kaki, portant en l'honneur du
passé l'écusson bleu foncé souligné de
garance et le soleil frappé du heaume de chevalier. Seul change
le matériel : aux Somua armés de canon de 47 et aux
Hotchkiss armés du canon de 37 de 1940, succédent en 1944
les Sherman armés du canon de 75 et les Light.
Les campagnes de Belgique et de
France 1940
A partir du 1er janvier 1940 est
reconstitué aux environs de Saumur le 2ème
Régiment de Cuirassiers, sous les ordres du Colonel Touzay du
Vigier appelé à former avec le 1ér Cuirassiers la
5ème Brigade de Combat, elle-même dans la composition de
la 3ème Division Légère Mécanique aux
côtés de la 6ème Brigade (12ème Cuirassiers
et 11ème Dragons). Fin février, le Régiment
rejoint le camp de Sissonne et y manœuvre pendant quelques semaines.
Puis il vient prendre sa place dans le dispositif de la 3ème
Divison Légère Mécanique, au Sud de Cambrai
d'abord le 8 avril, puis entre Solesmes et Le Quesnoy.
L'attente ne sera pas de longue durée, les opérations actives débutent en effet le 10 mai et s'achèvent en France le 25 juin. Le Régiment participe successivement,
à l'action de ralentissement des
forces d'invasion allemandes en Belgique,
à la bataille de la poche de
Dunkerque,
et aux derniers combats pour l'Honneur.
La Campagne de Belgique
Le 10 mai, les Allemands attaquent et
entrent en Belgique. En exécution des plans, l'aile gauche des
armées alliées se porte à leur rencontre et, en
tête, le Corps de Cavalerie (2ème et 3ème D.L.M.),
chargé de ralentir les blindés adverses pour permettre
l'installation franco-britanniques sur la Dyle.
Le 10 mai au soir, le 2ème Cuirassiers est à Hévillers - Perbais - Cortil - Noirmont (25 km N-O de Namur), où, à l'aube du 11 il est assailli par des avions ennemis. Puis il s'installe sur la ligne Thisnes - Créhen (30 km N-E de Namur).
Le 12 au matin, après un violent bombardement aérien de Créhen, les chars du 16ème Corps Blindé Allemend (3ème et 4ème PZ Division) attaquent. Le combat fait rage toute la journée. Après avoir brillamment contre-attaqué sur Hannut, le Régiment se replie sur Merdorp-Jandrenoville, ayant perdu 25 Hotchkiss H39 et 4 Somua.
Les combats reprennent le 13. Ils sont tout aussi rudes. Débordé par le Nord et par le Sud, le Régiment se replie sur ordre vers Orbais, ayant perdu 4 Hotchkiss H39 et 11 Somua.
Le 14, ultime action de freinage à hauteur de Walhain-Saint-Paul puis les restes du Régiment, se regroupant derrière la position tenue par les divisions d'infanterie, passent la nuit à Sart-Messire-Guillaume (16km Est de Nivelles).
Mais le repos est de courte durée, la position de l'infanterie est en effet enfoncée par les attaques allemandes, la trouée de Gembloux ouverte, et le Régiment est engagé dès le 15 : il est réduit à 33 chars dont 13 seulement en état de marche. Après un violent combat le 16, à Wagnelée, où des pertes sensibles sont infligées aux blindés adverses, mais où le Régiment laisse la presque totalité des chars qui lui restaient, c'est, dans la nuit, le repli après un dernier accrochage à Arquennes, le 2ème Cuirassiers se retrouve dans la matinée du 7 dans les bois de la Louvière, puis, dans l'aprés-midi, dans les bois Nord de Roeulx (40 kms S/S/O de Bruxelles).
Les pertes subies imposent alors un
regroupement.
Dans la nuit du 17 au 18 mai est
constitué le "groupement de marche de la 5ème B.L.M." .
Associant un escadron Somua à 2 pelotons avec un escadron
Hotchkiss à 4 pelotons les 1ér et 2ème Cuirassiers
fournissent chacun la moitié des moyens. Cependant que le
Colonel du Vigier et le reste des effectifs du Régiment sont
dirigés au sud de Mons, le G.M.5 prend position le 18 sur la
Dendre à Cambron-Casteau (12km N. de Mons), ou il tient
tête a l'ennemi toute la journée.
La bataille de Dunkerque
Cependant, c'est sur la Meuse, franchie
entre Dinant et Sedan, que s'est joué le sort des armées
alliées de Belgique. Par la brèche ouverte, les Allemands
ont foncé vers l'Ouest, envellopant les forces engagées
dans les plaines du Nord. Celle ci vont se retirer en combattant sur
Dunkerque, d'ou sera évacué tout ce qui pourras etre
sauvé. Se repliant sur ordre, le G.M.5 rejoint à
Monchecourt(10 km O.-S.-O de Denain),le 19 aprés midi, les T.C.
du Régiment et passe aux ordres du Colonel du Vigier. Le 20,
tandis que les T.C. sont repliés sur Frévillers(8 km S.
de Bruay), le G.M.5 prend position a Bailleul-Rochincourt (5 km N.-E
d'Arras). Le 21, il tient tête à l'ennemi à l'Ouest
d'Arras et lui inflige des pertes sérieuses, vingt prisonniers
sont faits. Une contre-attaque s'amorce en direction de Cambrai, mais
elle ne peut déboucher. Aprés des combats violent et
confus, Dainville reste aux mains du G.M.5.
Le 22, réduit à un escadron mixte, le groupement se dirige vers Neuville Saint-Waast, puis le 23 vers Noeux-les-Mines, où, en liaison avec le 12ème Cuirassiers, il tient en respect des éléments blindés allemands et anéantit une compagnie d'infanterie. Les T.C. sont alors à Festubert (E. de Béthune). Les 24 et 25 mai sont relativement calmes, renforcé d'une douzaine de chars, le G.M.5 combat magnifiquement le 26 mai au profit de la 1ére DINA dans les faubourgs de Carvin. Mais les Allemands continuent à avancer et c'est le repli vers la région de Dunkerque, d'où l'on va tenter d'évacuer les forces encerclées par l'ennemi. L'embarquennent et la traversée ne se font pas sans incidents, mais finalement, les divers éléments rescapés du 2ème Cuirassiers, les uns par Cherbourg et Conches, les autres par Brest, se retrouvent à Romilly le 10 juin.
Les ultimes combats pour l'honneur
La situation est alors tragique. La
poussée vers le Sud des forces allemandes ne peut être
contenue. Les unités rescapées de la bataille du Nord ne
trouvent pas de matériel pour se reconstiruer. Elles vont
s'efforcer d'échapper à l'étreinte de
l'adversaire, en livrant pour l'honneur leurs derniers combats. Le gros
du Régiment est ainsi dirigé vers la Loire et,
partiellement rééquipé de chenillettes et de VTT,
et reçoit d'abord la mission de renforcer la défense du
fleuve entre Tours et Cinq Mars, puis de couvrir, aux approches de la
Vienne au Nord de l'île Bouchard, le repli vers le Sud des
troupes amies. Il réussit à repousser des
éléments blindés allemands et à maintenir
le passage libre. Mais l'un de ses escadrons est perdu. Le reliquat se
replie vers la vallée de la Vienne et atteint Daugé (15
km N de Chatellerault ), où il livre un nouveau combat le
lendemain. Ensuite, c'est à nouveau le repli sur
Nouaillé, puis sur le Clain et sur la Charente.
C'est au Nord-Est d'Angoulème,
à La Roche-Foucauld, que l'armistice surprend le gros du
Régiment. L'un de ses escadrons, cependant, avait pu être
équipé de chars Somua. Le 10 juin, il avait
été envoyé tenir les ponts de Pacy sur-Eure, puis
s'était porté sur Conches. Le 14, accrochage à
Dauville avec des éléments motorisés allemands. Le
15 nouveau combat à Verneuil, renouvelé plus au Sud le
lendemain.
Le 18 juin, réduit à un peloton, l'escadron se replie et
atteint Thouars le 21. Tout en combattant, il poursuit son repli et le
27 juin rejoint le gros du Régiment à Vertallac. Le 1er
aout, aprés avoir vaillamment fait son devoir jusqu'au bout le
2ème Cuirassiers est dissous.
Al'issue des combats de Belgique, il avait partagé avec le 1er Cuirassiers une citation a l'ordre de l'armée .